Vebre chemins Faisant-Vannerie Fin - La Paille*
Vèbre chemins Faisant - Vannerie Fin
La Paille - Le Paillassou ou Paillasson
Je n'ai pas connu à Vèbre de vannier travaillant la paille. Il y en avait dans le temps mais ils sont partis sans transmettre leur savoir faire. J'en ai connu un à Appy, Noël, il m'avait expliqué rapidement comment procéder. La paille qu'il utilisait était celle du seigle car plus longue que celle du blé. Les ustensiles en pailles étaient surtout utilisés pour manipuler le grain et faire lever la pâte à pain. Les pains ronds avaient ainsi une forme et un poids toujours identique. La paille est au même titre que l'osier et le jonc un matériau jouissant en vannerie d'une certaine popularité. Elle se travaille de plusieurs façons, parmi lesquelles nous distinguerons le laçage, le tressage, le collage.Paille lacée Les objets en paille lacée ont, comme un grand nombre d'objets tressés, une fonction pratique : table, bonbonnière, crêpier, boîte, ruche, etc. La pratique de leur confection est également très ancienne. Bien que ces objets n'aient pas eu la même valeur symbolique que les objets tressés, ils ont de tous temps été appréciés pour leur mise en oeuvre simple. La gamme des matériaux employée est assez étendue. Elle va des principales céréales aux graminées les plus communes que l'on trouve un peu partout. La paille lacée désigne la manière d'enrouler en spirale une sorte de faisceau continu par une éclisse torsadée. L'enroulement s'opère à partir du centre de la pièce vers l'extérieur selon une méthode apparentée à celle du colombin dans le travail du raphia et des fibres sur canne. La différence tient au fait que le laçage n'a pas ici un rôle essentiellement décoratif comme dans la deuxième méthode, il sert à rendre solidaire les brins de paille du colombin, qui ne constituent pas ici un corps de structure stable contrairement à l'âme dans la méthode du colombin (rotin, osier, corde, etc.). Les matériaux le plus souvent employés dans cette sorte de vannerie sont le blé et la gane. Ce dernier est une herbe très commune que l'on récolte dans des endroits humides. On la ramasse dans les champs et les forêts au début de l'hiver quand les tiges sont montées et séchées. La paille se travaille comme le blé et les autres graminées, orge, avoine, seigle, très apprécié pour la longueur de ses pailles. Le blé est généralement coupé à maturité. Choisissez de préférence un blé naturel poussé sans engrais. Il se reconnaît par sa plus grande souplesse, tige moins cassante. Le séchage de la paille s'opère au soleil en étalant les gerbes sur des claies. On peut aussi suspendre les gerbes aux poutres d'un atelier bien sec pour éviter qu'elles ne moisissent ou encore les faire sécher dans un four tiède dont on prendra soin d'ouvrir la porte pour éviter la combustion. La paille séchée peut se conserver très longtemps mais, avant de servir à la réalisation d'un ouvrage, elle doit subir une petite préparation qui se résume à un épluchage systématique des brins pendant lequel on enlève les feuilles et la cime. Bien que le laçage demeure assez simple dans son principe, la paille doit être manipulée avec précaution. Les brins, n'étant pas de structure homogène, se tordent et se plient facilement, d'où la difficulté principale du travail de la paille par rapport au travail du rotin par exemple. Le lien permettant de réaliser le laçage est généralement une éclisse d'osier ou de ronce. La première peut être utilisée avec ou sans sa peau, suivant le parti décoratif adopté, l'une ayant l'aspect clair de l'osier pelé, l'autre l'aspect plus foncé de l'osier naturel. Les brins d'osier choisis se coupent vers le mois de décembre, après les premières gelées. On les laisse à l'air tout l'hiver. Ils se travaillent en principe sans trempage. Élaguez d'abord, pelez-les, si besoin est, puis fendez-les selon la méthode employée pour l'osier blanc après leur avoir enlevé la moelle au couteau en raclant les brins sur toute leur longueur. Choisissez des brins d'osier sans branchette car ils sont souvent plus rectilignes, donc plus faciles à travailler. Le fendage est exécuté à l'aide d'un fendoir à 3 ou 4 ailettes. Il vous faudra le réaliser vous-même dans un bois dur tout comme la petite lame en bois dont on se sert pour pratiquer les logements du lien en écartant les spires du colombin. Une pince vous sera utile pour maintenir les spires lors des premiers enroulements. Pour le débitage des osiers et le fendage des brins, prévoyez également un couteau. Les assemblages des éléments rapportés se feront par l'intermédiaire de pièces en bois ou en métal vissées et de fil métallique. Dans le cas où vous choisissez une ronce comme lien, vous devez procéder obligatoirement à son épluchage. L'avantage sur l'éclisse d'osier est sa plus grande longueur, mais sa préparation est également beaucoup plus longue. Pas de fils, pas d'agrafes, le montage des spires se fait exclusivement avec la paille et les éclisses. Avant de commencer la réalisation d'un modèle en paille lacée comme ceux qui vous sont présentés ici, fendez un certain nombre de brins afin d'obtenir suffisamment d'éclisses pour enrouler toute la paille. Prenez une poignée de paille correspondant à une section de faible diamètre et ajustez tous les brins en les faisant buter verticalement sur une surface plane, la paume de la main gauche par exemple, de façon qu'ils commencent au même endroit. Effectuez une petite ligature pour réunir les brins « commençants» alignés au point de départ. Enroulez plusieurs fois l'éclisse sur elle-même puis continuez par un enroulement en spirale en décalant chaque spire d'éclisse de la largeur de celle-ci. Immobilisez l'extrémité du colombin avec une pince plate, enroulez l'éclisse sur une dizaine de centimètres environ, rabattez le cordon de paille nouvellement constitué autour de la pince et repassez l'éclisse extérieure dans toutes les spires du segment précédent. Ce principe d'assemblage des segments du colombin est conservé jusqu'à la fin de l'ouvrage, l'éclisse servant à lier les segments. Répétez donc ces gestes en augmentant progressivement la section du colombin par apport de brins supplémentaires pour arriver à un diamètre constant de 15 mm environ, s'il s'agit d'une herbe, et de 20 mm, s'il s'agit de blé. Choisissez des brins de longueur inégale pour éliminer la faiblesse de résistance dans la confection du colombin. De cette façon, les remplacements s'échelonnent plus régulièrement. Maintenez les dernières spires du lien fermement tout au long de l'enroulement. Pour conserver une épaisseur constante du colombin, prenez soin d'ajouter un nouveau brin à chaque fois que l'enroulement passe l'extrémité d'un brin «finissant». Effectuez chaque reprise de l'éclisse dans les spires de l'enroulement du dessous en vous aidant d'une lame en bois que vous glissez entre l'éclisse et la paille. Enfilez ensuite l'extrémité de l'éclisse dans ce logement préformé et tirez de manière à rapprocher les deux segments du colombin. Lorsqu'une éclisse est terminée, passez l'extrémité « finissante » sous les deux spires du segment précédent, tirez-la puis rabattez-la le long du segment précédent. Pratiquez ensuite un logement avec la lame en bois, entre les deux segments à la hauteur des dernières et avant-dernières spires du lien. Glissez la nouvelle éclisse dans le logement et rabattez le brin « commençant » de celle-ci vers l'avant en le passant derrière la dernière spire. Le brin commençant doit être placé à l'intérieur de votre ouvrage. Laissez 10 mm. Tirez légèrement la nouvelle éclisse vers vous et continuez ainsi l'enroulement. Les changements de plans s'effectuent très simplement en rabattant le colombin dans le nouveau plan. Là aussi, vous pouvez recourir à l'emploi de moules dans certains cas. Pour terminer votre ouvrage, laissez mourir votre colombin sur le segment précédent en cessant de lui apporter des brins supplémentaires; comme pour les raccordements d'éclisses, rabattez le brin « finissant » et glissez-le derrière les spires du segment inférieur.
Table ronde Deux parties principales constituent la table circulaire à piètement central: le plateau et le piètement, parties réalisées indépendamment l'une de l'autre. Les deux pièces comportent un enroulement simple par spirale unique, on compte 29 tours de colombin et 3 sur le bord pour le plateau. Notons que l'enroulement du pied s'effectue par le haut, autour du support central en bois reposant sur une plaque circulaire en peuplier.
Boîte cylindrique Les deux parties de cette boîte cylindrique sont réalisées en blé et lacées avec des éclisses d'osier à peau. Le montage est effectué par enroulement simple d'un colombin en spirale.
Le tour de main du vannier demande une grande maîtrise de cette matière, aussi arrive-t-il qu'à la fin d'une journée laborieuse, vos mains soient quelque peu endolories et que vous ayez des crampes. Il n'y a plus de paille au village mais vous pouvez utiliser à sa place le jonc;
Photo lulu
PJM
Le Castor