Nous avons appris à préparer le Millas...
Afin de rédécouvrir les traditions ariégeoises, nous nous sommes retrouvés ce dimanche 20 janvier autour du chaudron de Marie-Claire pour apprendre à faire le Millas.
Le Millas vient de milh qui signifie millet. En effet, l’ancêtre de cette pâtisserie populaire, le millassous ou millassou était une bouillie au lait de millet consommée depuis l’Antiquité. Puis le maïs fut introduit en Europe au XVIème siècle et les paysans du Sud‑Ouest l’utilisèrent abondamment pour se nourrir.
Autrefois le millas était un simple mélange de farine et d’eau qui se cuisait longuement dans un chaudron en cuivre. On remuait cette préparation avec une « toudeilho », c’est à dire une cime de sapin en guise de spatule.
C’est le genre de gâteau très simple que nos grands-mères préparaient jadis. Il était traditionnellement servi lorsqu'on tuait le cochon. Il se consommait nature ou salé, revenu dans la graisse en accompagnement des viandes en sauce. Il pouvait remplacer le pain.
La version sucrée en tant que dessert (avec du lait, des œufs, du rhum) est plus récente.
Mais revenons à notre après-midi conviviale qui nous a permis de discuter de cette recette d’antan et de partager des souvenirs autour d’un café, tout en aidant Marie-Claire à « touiller » la préparation.
En exclusivité, voici la recette du millas de Marie-Claire et sa préparation, telle que nous l’avons réalisée.
Il faut un chaudron en cuivre et un bâton en bois pour remplacer « la toudeilho ».
Les ingrédients :
- 5 litres de lait entier – ici du lait cru de la ferme de la Buscaillère de Castelnau-Durban
- 900 grammes de farine de maïs blanc - achetée chez Gam Vert
- ¾ d’une écorce d’orange demi-sèche
- ¼ d’une écorce de citron
- 300 grammes de sucre
- 1 bâton de vanille
- 400 grammes de farine de blé + du lait
Faire bouillir le lait dans un chaudron en cuivre à feu doux.
Enlever le chaudron du feu. Ajouter les écorces d’orange et de citron, le bâton de vanille et le sucre. Bien remuer. Laisser tiédir (cela évitera les grumeaux en ajoutant la farine).
Puis, petit à petit incorporer la farine de maïs en pluie, tout en remuant (si des grumeaux se forment, utiliser un fouet).
Remettre le chaudron sur le feu. Laisser cuire entre 1h30 et 2 heures tout en continuant à remuer. Le mouvement deviendra de plus en plus difficile car le Millas épaissit.
Quand le mélange a épaissi, incorporer une préparation fluide faite avec 400 grammes de farine de blé et du lait.
Après avoir goûté, nous avons décidé d’aromatiser la préparation avec un peu de rhum.
Le Millas est cuit lorsqu’il forme une croûte et qu’il se décolle des bords du chaudron. Le meilleur test : la «toudeilho » plantée dans le Millas tient debout !
Puis, il faut étaler le Millas sur un linge en égalisant la surface.
Pour plus de facilité, nous l’avons mis dans des assiettes.
A présent vient la dégustation !
Découper quelques rectangles que l’on fait dorer dans une poêle avec un peu de matière grasse bien chaude.
Déposer les morceaux croustillants dans une assiette, saupoudrer de sucre et… hum...
La préparation se conserve plusieurs jours dans une pièce fraiche.
Bon appétit !
Certaines personnes diront que c’est un « estoufadou » ou que ce n’est pas bon pour le cholestérol. On peut aussi dire : « Quand les produits sont naturels, il n’y a pas de contre-indications. » Mais une fois n’est pas coutume.
Un grand merci à Marie-Claire et à sa sœur Josy pour leur gentillesse et leur bonne humeur.
Marie-Claire avait peur depuis quelques jours de rater le Millas. Qu’elle se rassure, le Millas était excellent et nous avons passé une très belle après-midi.