Vèbre autrefois - Cholera la Terreur 4/4
Les gens devinent que les cimetières vont être trop petits et la terreur commence à s'emparer de la population. Le préfet ordonne de fermer le cimetière de Lassur (Au coeur du village) et d'en ouvrir un autre A l'extérieur; Le commissaire Bouard des Cabannes fait le tour des villages pour s'assure que les sépultures faites bien Sont Prendre des Décisions et quand étaient les autorités défaillantes. Le préfet se déplace le 30 septembre.
Vèbre
Sitôt Le Fléau annonce ", l'Abbé Esthète, curé de Vèbre se montra homme d'initiative et réunit le conseil de fabrique afin de ' Prendre des mesures pour terrain acheter destiné à un nouveau cimetière, l'ancien étant insuffisant.
Déjà, Lassur avait envisagé de construire une église au champ de l'Astrale, propriété de Madame Soulié, religieuse. Le Curé Estèbe proposa d'acheter le champ-de-Jean Alzieu, situé au même endroit.
Quelques membres clé du conseil de fabrique voulurent attendre décision mais le prêtre emporta la décision: «Nous aurons besoin de ce cimetière Peut-être demain ». Le lendemain, Tandis qu'on supposait l'Épidémie dans la basse Ariège, Jean-François Lafaille, du quartier du Carol, frappe subitement fut la Première victime. L'impression de fût mort cette terrible. Il fut Inhume: dans l'ancien cimetière, dit d'Empujols
ce fut La dernière inhumation cet endroit en (22).
On s'empressa de terminer l'achat du demi-champ en vue d'établir « Une clôture en planches et d'ouvrir un passage sur le chemin de Carol avec une entrée pour en facilter l’accès.
A peine terminé cela, Jeanneton de Fouge, femme de 35 à 40 ans, fut «atteinte par le fléau et mourut en quelques heures. Son cercueil fut le premier qui entra à la nouvelle propriété des Morts. Sitôt la fosse fermée, il fallut en creuser deux Autres : L'Une pour la mère de la première, Marie-Anne de Fouge, l'Autre pour la fille âgée de 5 ans ... On imagine l'émotion des habitants (23).
Terreur et fatalisme des populations
La terreur s'empare de la population elle est perceptible au travers des propos du Docteur Bonnans et par le récit suivant:
Florence (J.), «Le choléra de 1854 à Vèbre et Urs» ,
Clans La Vie paroissiale de Vèbre 2 année, n ° 4, T7 mars 1912,
SES a longuement Conte souvenirs,
et notamment le décès de 3 personnes du village: quand le cortège Triple et les 3 cercueils se rejoignirent, comble fut l'émotion de son fils
«Et quand on se remis en marche, il me semblait voir ce souvenir d'enfant ne m 'a jamais quitté.
En tête de ce cortège funèbre Triple et précédant la Croix, le squelette de la Mort, en fonction de suisse et aux allures d'un dominateur, ses épaules osseuses ornées, de deux écharpes noires, parsemées de larmes blanches et portant dans ses mains décharnées En guise de hallebarde, arme symbolique l’une à la manchée faux rebours ».
Le docteur Bonnans, parlant des raisons de la mortalité, explique une autre cause, sans doute très incidente, niais Qui N'a pas moins fait des Victimes, c'est la peur. »
« Chacun se prépara comme s'il devait mourir à chaque instantanée ». Le Préfet de l'Ariège parle de la visite qu'il fiit le 29 septembre - Le spectacle d'une. " Population rurale en proie aux appréhensions d'une épidémie qui la décime est navrant. Nous nous sommes efforcés de relever le moral de la ces braves gens et de secourir, Dans de trop proportions Faibles hélas! Les plus malheureux
Bouard, commissaire de police des Cabannes, déchirent Pré au compte fait le 13 octobre, de sa visite qu'il fit à Lordat.
Les décès y sont fréquents, tous les habitants, dont la plupart sont malades plus ou moins, réclament à grands cris la présence du médecin Qu'ils n’ont pas vu depuis le 10 de ce mois, et encore n'a-t-il fait que passer. Tous, réunis auprès de moi.
Que fallait faire pour échapper à la.mort me demandait certains?....Le cœur navré, j'aurais voulu les soulager, mais ne connaissant pas la médecine, je n'ai pu Leur répéter ce que prennent Ceux qui sont à portée des soins des médecins ... Il en est de même à Appy les soins manquent, «Les habitants se découragent et abandonnent les malades». Abandon des malades Mais aussi l'abandon des morts! Le préfet le confirme pour Luzenac -: Dans quelques maisons, nous avons trouvé des cadavres que j'ai ordonné de faire enlever de suite »(Rapport au Ministre de l'Intérieur, 30 septembre). Un rapport du 30 octobre Indique: «Le commissaire de police est allé hier à Caussou S'ASSURER QUE les inhumations Sont faites
L’action des autorités
Les registres sont a peu-pres muets sur l'épidémie; les conseillers ont pu se réunir sans rédiger de compte rendus.
à Vèbre le conseil se reunit (voir les délibérations du conseil pour le texte complet): quand un quart de la population est malade, quand 10% des gens meurent plusieurs fois dans la même journée. On n’a pas de mal à deviner la terreur dans les villages isolés existante. Une semaine après le début de l'épidémie, le 24 septembre le conseil municipal de Vèbre se réunit pour la commission afin de nommer une. Groupe composé de
Jean Simula,
Mathieu Puch,
Laurent et jean Pelissier,
Alzieu.
Ceux-ci sont chargés de soigner les cholériques et d'enterrer les morts, à raison de 1 f par jour (ou 1,50 f si le nombre des malades venait à augmenter), ainsi que deux femmes (Marianne Lacaze et Marguerite lafai).Elles veilleront les malades au même salaire que les hommes.
Le 8 octobre, il est dit que l'épidémie diminue; les quatre hommes et les deux femmes cessent donc leurs fonctions.
A 1 f par jour, pendant 14 jours, cela flait 56 f pour les hommes; les deux femmes elles n’exercent leurs fonctions que deux jours, soit 4 f.
Total de la dépense 60.f
On perçoit bien des actes de dévouement, ceux des deux-docteurs, officiers de santé, de l'étudiant en médecine, du notaire, du commissaire de police, des maires d'Axiat et de Luzenac, des gendarmes, des prêtres et des instituteurs.
Le 29 septembre le préfet se déplace dans le canton de Luzenac; le maire était malade et l'adjoint se montrant très peu énergique, le préfet nomme Francal, homme de dévouement, pour remplacer le maire
La conduite du jeune étudiant en médecine, Charles Avequez, venu, de Paris et envoyé par le gouvernement pour aider la Haute Ariège, est peut-être la plus méritoire il parcourt tout le canton, essayant de soulager les malades, accablé de fatigue et mouillé jusqu'aux os ». Il fit preuve d’un.dévouement total et il est «a vide sa propre bourse», ignorant la région, ne comprenant pas le patois - la plupart des paysans ne parlent pas le Français, Avequez se faisait accompagner fait par Benoit Congul, brigadier de gendarmerie aux Cabannes, et par Jean-Antoine-Bonaventure Orliac. notaire aux cabanons (29).où ce sont les gendarmes à cheval Deutch et Rech, des Cabannes, qui montrent le chemin au jeune homme (notre gendarme des nations unies….Flajolet était tombé malade des le début de l'épidémie)
A la date du 12 octobre plus de 40 personnes de Vèbre avaient succombé; ce jour-la, le Curé esthete rend visite aux malades, notamment a la famille de Jean Florence, lequel évoquera ses souvenirs en 1912 (28). Dans la nuit du 12 au 13, le prêtre est atteint a son, il fait appeler le curé d'Albiès et décède le 13. Tout le village l'accompagne au cimetière…Ce fut la dernière victime il aurait dit «si je dois mourir que soit je le dernier». Son voeu a éte exaucé: il y avait eu 46 morts a Vèbre dans l'ensemble, il est fait certain que les fonctionnaires ont fait leur devoir, n'hésitant pas a parcourir les, communes, malgré le risque évident de contagion.
Les soins aux malades
Ce qui ne veut pas dire qu'aucun effort fait n’a été.fait mais pour les 14 localités étudiées ici, il aura 850 malades (22,13% de la population), entre le 9 septembre et le 28 octobre, il était donc impossible aux deux médecins, d'être partout au même instant d’autant plus que de nouveaux cas se déclaraient dès leur départ, Qui de plus est Bonnans, des Cabannes, était bien oblige de: se rendre dans l'une des 11 autres communes du canton. Le même signale, qu'a un moment, il y eut jusqu'a 1 000 malades dissémines dans les 25 villages du canton des Cabannes
Les soins consistaient a un traitement par le valérianate de traitement du zinc a peu prés inefficace, le Vibrion responsable du cholera n'avait pas été encore isolé et les antibiotiques inconnus étaient.de nos jours (voir texte annexe) les différentes souches de vibrions résistantes aux antibiotiques et le meilleur traitement consiste a combattre la déshydratation provoquée par la maladie. Une longue polémique une opposait le Docteur Bonnans aux médecins de Pamiers e de Toulouse au sujet du traitement
Les textes louent le dévouement du docteur conseiller du Mourie Francal d'arrondissement et du maire Rouzaud, tous trois de Luzenac.
On signale à Vèbre un cas de cholera «foudroyant» ou le malade, succombe cinq heures après avoir été atteint tous les symptômes (douleurs abdominales, diarrhées, vomissements bilieux) apparaissent simultanément ... un Vèbre encore sang et doute ailleurs les enfants allaient «chercher des fagots de bois de genièvre que les hygiénistes de l'époque nous disaient être un bon désinfectant ». Étrange spectacle, ou l'on voyait, sur les collines du Tabe, des feux de St-Jean brillant un peu partout ...
Toutes les couches de la société semblent avoir été touchées cependant il faudrait pouvoir comparer les registres de catholicité avec ceux de l'état civil pour voir qui a été touche par le Cholera et qui est mort de vieillesse.
Fin