Ariège Pyrénées _Vèbre Chemins Faisant_ Farces au village.

Publié le par Le Castor

LES DERNIERES FARCES DU VILLAGE

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Les jeunes étaient nombreux dans nos villages jusqu’à la dernière guerre ; en 1875 les enfants scolarisés représentaient plus du quart de la population_ statistiques de l’éducation nationale _. L’électrification se fit en 1927 et avec elle la radio apparut et elle prit une part importante dans l’occupation des soirées. ILs se retrouvaient le soir et  souvent s’amusaient à faire  des farces aux plus acariâtres et grincheux du village.

La plus fréquente était le tustet. Il consistait à taper à une porte et à se sauver avant que le propriétaire sorte et ce plusieurs fois. Pour améliorer le système on suspendait un caillou par une corde mince à la porte, cette corde était reliée à une corde plus grande de cette manière il était possible de frapper depuis plus loin. Il suffisait de tirer fort pour récupérer la grande corde lorsque l’occupant sortait en colère.

Un autre consistait à introduire du coton thermogène dans l’évacuation d’un évier et d’y mettre le feu le soir de veillée  ce qui avait pour effet de faire tousser tout le monde et obligeait les occupants  à ouvrir en grand les fenêtres.

Un tour plus méchant consistait à remplir une pompe à vélo d’eau mélangée de sang d’animal  et en arroser la victime. Pour cela  un volontaire se chargeait de la pompe un autre d’un pistolet à bouchon, le troisième frappait à la porte, lorsque l’occupant ouvrait on tirait en l’air avec le pistolet à bouchon et le propriétaire recevait une giclée de sang. Et bien sur les autres jeunes du village assistaient de loin au spectacle et tout le monde se sauvait en suite pour échapper aux représailles.    

Ces tours étaient très nombreux et avaient lieu dans tous les villages, mais parfois il y avait des retours de bâtons.

Le dernier qui s’est accompli à Vèbre à eu lieu dans les années 30. Il s’en est fait quelques uns après guerre mais la mode était passée.

Il y avait au village deux familles qui ne s’entendaient pas et ce depuis longtemps, Un  jour où l’on faisait un repas chez J,  Roger, eut l’idée de couper un fil électrique (110 volts) de la ligne alimentant la maison de J. La famille J n’était pas contente, cela se conçoit, ils   étaient furieux. Une plainte fut bien sur déposée. Tout cela sur fond d’appartenance  à des partis politiques opposés, une famille était d’église et l’autre moins. Nous étions encore proches de la séparation de l’église et de l’état.

Le juge de paix aux Cabannes convoqua toute la jeunesse de Vèbre, les gens croyaient en un conseil de révision ; le juge leur lit donc les faits et la loi, Roger se mit à rire, _ le juge : « et cela vous fait rire »_ Roger « et vous ne voulez pas que je pleure ». Quand la famille victime de la farce sut qui avait fait ce tour  l’affaire s’arrêta. Mais les deux familles fâchées ne se réconcilièrent pas pour autant. Mon oncle Jean venait d’être ordonné prêtre il devait partir en Chine dans la mission de Saint Vincent de Paul, avant de partir il alla voir ces deux familles et les réconcilia définitivement.

Ainsi allait la vie dans nos villages.

enfants enfants

PJM

Le Castor

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