La parole à nos Correspondants - Le Biel Cami
Libre expression - Le biel cami
Le counegui pas pus le pauvre caminot!
Es estufat dijous la doulento maleso
E se pèrd alàbas, al mièj de la remoso;
Pot pos même abasta le bord del fresc recot
Al tens passat ,pourtant , quand èro joubenot.
Que mai fasio dejà la brèspado te beso.
M’i beniò passejà per aussi la fadeso
De l’ausèlou cantant al bort del siu nisot.
Le brespe è le maiti le cabal i passabo;
Les quatre fers lebats, l’ase s’i bouludabo;
E quand de corps le gous ia partout espingat!
Aro , claufit d’espino ènausat de cussièro,
Le bièl cami sirà pertout lèu rousegat:
Coumo nous aus, se ba mouri dins la misèro.
Le vieux chemin
Je ne le reconnais plus le pauvre petit chemin
Il est étouffé sous la mauvaise broussaille
Et il se perd là-bas, au milieu du taillis;
Il ne peut même pas atteindre le bord du frais petit ruisseau
Au temps passé, pourtant, quand j’étais bien jeune,
Que mai faisait déjà la soirée tiède,
Je venais m’y promener pour entendre la folie
De l’oiselet chantant au bord de son petit nid ;
Le soir et le matin le bétail y passait;
Les quatre fers en l’air, l’âne s’y roulait;
Et combien de fois le chien y a partout gambadé!
Maintenant, rempli d’épine et encombré de saletés,
Le vieux chemin sera partout bientôt rongé:
Comme nous, il va mourir dans la misère.
Source Adelin Moulis par l’intermédiaire de
Jean Michel Poncy